Lettre ouverte à la rédaction Sud-Ouest

37e Hestejada de las arts d’Uzeste Musical

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Essai de compte-rendu poïélitique
Comme cela pourrait se confirmer dans cette épique époque opaque « L’artistique ? Ce n’est pas dans notre culture ! »
Poésie ? Musique artistique (et non pas industrielle commerciale) ? Chanson française authentique (ne pas confondre avec chanson en tube) ? Danse contemporaine ? Créativité découverte esprit critique curiosité interrogation connaissance apprentissage Ce n’est pas ce n’est plus la saison ? Quand l’industrie du divertissement remplit les cases de vide, vampirise les espaces du cerveau disponibles, quand l’histoire de France c’est le Puy du fou (c’est bien le mot!) quand la musique est à la rue, (pollution sonore radio-active 24heures sur 24) et hypnotise à tour de bras en attendant la prochaine Pub (violence de la publicité) on comprend que l’éducation artistique dès l’école maternelle, reste déterminante dans son rôle de constitution de la personne.
Constat d’échec ? Non. Nécessité de lutter ? Oui « Aux soleils de la lutte, la servitude fond. »
Donner, rendre conscience du rôle et de la place de l’artistique dans la société qui vient. L’artistique comme principe actif du développement de l’imaginaire, cette capacité de voir au-delà de l’horizon d’inventer de créer du récit. « Symbolique/imaginaire/réel : qui définit l’activité propre à l’être humain en temps qu’il est soumis à l’activité du langage et qu’il est de ce fait pris dans un système d’échange définissant aussi bien la culture que l’inconscient » Jacques lacan
D’ici d’en d’Uzeste Musical (37 années d’acte éduquant échangeant partageant initiant émancipant invitant à la découverte de l’histoire de l’art, de la pensée, cette façon d’étudier l’histoire en général) nous ne sommes au-dessus de rien ni de personne mais devant l’immense travail d’un commencement sans fin. Nous appre- nons en profondeur, nous tâchons de ne pas nous égarer dans les grandes surfaces. Nous ne cherchons pas à briller ni à spectaculariser (ça éblouit), nous cherchons à nous éclairer (on s’y voit mieux). D’ici d’en, les chiffres ne l’emportent pas sur les lettres, ni les photos sur les mots…
37e Hestejada de las arts

Cazalis : 300 personnes église et salle des fêtes pleines à craquer, la résine du pin en question St Symphorien : 500 personnes, le cercle ouvrier débordé, Jean Jaurès à l’œuvre Pompéjac : 300 personnes, théâtre sur le pré danse contemporaine et pyrotechnie diurne Lignan de Bazas : 400 personnes, salle des fêtes comble pour André Minvielle (les Éveilleurs de rêve) Noaillan : 300 personnes, Spécial musique contemporaine, rives du Ciron et église bondée pour Louis Sclavis Villandraut : 1500 personnes, artifice opéra inter-mutants rives du Ciron, Cie Lubat et Cie Pyro’Zié Villandraut : 800 personnes, église cour du château salle des fêtes , Philippe Torreton, Alain Leprest Villandraut : 800 personnes, idem, Roland Gori, Henri Texier Villandraut : 1000 personnes, spécial Archie Shepp Uzeste : 800 personnes, L’ Estaminet, collégiale, salle des fêtes, Michel Portal et Sylvain Luc, Jacques Di Donato
Parmi les 6000 festivaliers villégiateurs visiteurs touristes, la manifestivité en accueille plus de 1000 venus de France et de toute l’Europe, qui passent la semaine complète dans le Sud-gironde, logeant dans les gîtes les hôtels les campings chez l’habitant.
« L’origine est devant nous » Nous devons, mieux que jamais, imaginer, inventer nos vies nos avenirs sinon c’est le passé mort qui tendra à figer la créativité potentielle du présent vivant. Les artistes montrent que l’utopie ce n’est pas l’incongru ou l’inutile mais bien une méthode de penser pour le réel. « Rien ne peut séparer le réel de l’utopie qui l’a vu naître »
L’artiste (l’authentique) n’est pas au-dessus de la mêlée Il est dedans…. piétiné… souvent Et comme dit le philosophe : « Il n’est pas indispensable d’être un artiste pour user de l’imaginaire, de l’intuition et de la création, dans son champ d’action »
Longue vie à Sud-Ouest, ce journal qui à travers ses plumes sensibles et sa pensée critique objective reste un partenaire précieux de l’éducation populaire poïélitique.
Bernard Lubat, directeur artistique d’Uzeste Musical

Programme de la 37e Hestejada de las arts

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Édito

Uzeste Musical n’est pas qu’un lieu dit mais bien plutôt un acte donné. 37e édition, archipélisée comme jamais. Butiner par les villages pour une pollénisation poïélitique, c’est excellent pour nos imaginations d’œuvriers artistes créateurs, cela nous remet les consciences à fleur de peau. L’art d’avertir, lutter contre l’assourdir du divertir !… Inventer le « vivre » d’une nouvelle relation gratuite entre artistes et spectateurs habitants villégiateurs visiteurs festivalseurs. Résister à la téléréalité de la consommation cuculturelle, à l’industrie du divertissement et autres loisirs garnis (ces machines à rendre les espaces du cerveau indisponibles…) D’ici d’en inter-mutants solidaires des luttes contre l’enfumage établi d’une société qui finit par s’en mépriser elle-même !

« Aux soleils de la lutte, la servitude fond » (Brecht)

« Faut-il renoncer à la liberté pour être heureux ? » Le dernier ouvrage de Roland Gori (psychanalyste) nous avertit. L’écran-image d’épinal du moment, le graal en couleur stéréo c’est la star héroisée comme maniement décomplexé à mort, de tous les fétiches de la réussite sociale, le pouvoir, l’argent, la télévision, les enchanteurs show bizz, le show biz biz (jazz, rap, rock, pop, etc.) les vedettes sportives, top modèles etc. Hypertrophie du je, jeu de fric en fric frac…. les tremplins trompe couillons. Manipulation du langage. Les mots que l’on nous habitue à voir et à entendre, partout, modifient notre perception du réel et de la vie. Stratégie sémantique ! quand : licenciement devient plan social, chômeur demandeur d’emploi, citoyen client, femme et homme de ménage techniciens de surface, syndicaliste preneur d’otage, immigré personne issue de la diversité, intermittent privilégié, engagement divertissement, loisir plaisir, libéral liberté, communication espace public, design art, image langage, musicien (en)chanteur, musique décibel, zapping attention, gotha démocratie, avatar identité. Les mots sont des masques qui n’ont rien à cacher ? « La folie guette toujours l’intelligence impuissante » Oh, vieille sorcière de servitude volontaire… Oh, infernal vieil accent circomplexe d’infériorité. Quand les victimes deviennent des bourreaux.

L’Uzeste Musical, toujours coup de théâtre, bifurcation, imperfection subjective, déséquilibre stable, parasitage de la com ébahie, vérité de la palissade, résistance du divers à la consanguinité financière. La recherche dans la création artistique est-elle soluble dans la rentabilité éco- nomique….? Efficiente dans la rentabilité éducative, philosophique, esthétique, citoyenne, politique ? « C’est dans le vide de la pensée que s’inscrit le mal » (Hannah Arendt) Quand la quantité décide de la qualité, ce n’est plus le « pourquoi » de l’enfance en soi qui conte (compte) c’est le « combien » de l’infantilisme en poids qui coûte. Si l’amour rend aveugle, dit-on, le fric lui rend sourd…! Ne soyons pas les dindons de la force, les boucs et mystères, les chairs à pognon. Mettons de la liberté dans nos idées, laissons aller respirer la pensée. Au nom du droit du rêve, vive la désobéissance poïélitique. Bernard Lubat

« Un art libre, induit un regard libre » (Robert Bresson)